Près du quart des magistrats en activité dans les juridictions administratives se sont mobilisés durant un ou plusieurs jours pour manifester leur opposition au projet de réforme de la haute fonction publique, à l'appel de leurs syndicats (retrouvez le communiqué commun au SJA et à l'USMA sur cette page).
Cette mobilisation démontre que les magistrats administratifs sont conscients des risques que le projet d’ordonnance fait peser sur leurs carrières, et sur l’avenir même du corps.
Les magistrats administratifs et les magistrats financiers sont pour l’heure les seuls directement concernés par le projet d’ordonnance qui devrait être présenté en Conseil des ministres le 2 juin prochain : les modifications pour les autres corps de la haute fonction publique de l’État seront traitées par des dispositions réglementaires, et les magistrats judiciaires bénéficient, quant à eux, d’une protection constitutionnelle et d’un statut prévu par la loi organique que le Gouvernement n’a pas été habilité à modifier.
La revendication historique du SJA d’un statut constitutionnel de la juridiction administrative et d’un statut défini par une loi organique pour les magistrats des trois niveaux de juridiction apparaît plus que jamais d’actualité. Voyez pour mémoire notre journal « indépendance et statut » de mai 2020, où nous avions envisagé par un trait d’humour que les juridictions administratives soient présidées par des préfets, comme l’étaient autrefois les conseils de préfecture ; nous n’en sommes plus si loin !
Fort de cette mobilisation, le SJA continuera à défendre les intérêts des magistrats administratifs auprès des autorités porteuses de cette réforme afin que le projet soit a minima amendé, à défaut d’être abandonné.